Nos ciels s’effondrent
Nos ciels se dépriment sous des coups harangués
Nous songeons aux fins de siècles funèbres, désincarnés
D’hémorragiques nuits saignent nos désirs spoliés
Par des mœurs attardées sous des lanières de fouet
L’aurore peut bien venir l’humanité s’est asséchée
D’ithyphalliques Tantale bavent aux déesses siliconées
Leurs chairs molles gavées de pilules azurées
Défient leur sénilité dans des commerces excités
Ce monde est un vieillard obscène et dévoyé
Qui se laisse dominer par un Dieu de papier
La traite de ses enfants expie son amertume
Et ses rêves enfouis sous des tonnes de bitume
Dans des parcs résidentiels sécurisés pour retraités
Des côtes d’azur V. I. P. pour actionnaires fortunés
Des clôtures électrifiées et des milliers de cyclopes
Protègent les hyènes obèses des frêles antilopes
D’insénescentes habitudes échues d’étroites résignations
Nous conduisent vers un lieu qui ne porte pas son nom
Bâti par quelques-uns qui n’y vivront jamais
Mais qui nous aiment autant que l’hyène aime le gibier
Nos ciels s’effondrent et nos cils s’affaissent
Et sur la digue des paupières des fissures apparaissent...