Andrea Maldeste

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  • La neige ne savait pas

L'hémérocalle

 

 

Je pourrais rester immobile à écouter la pluie tomber

Ou sentir la chaleur du soleil sur ma peau

Me tenir là dans la succession des jours aux nuits

et des nuits aux jours

Limiter mes gestes et mes paroles comme pour l'éternité d'un instant

Me fondre au possible dans le cycle du temps

Dans la continuité immortelle d'un moment

Regarder seulement la danse des particules de poussière

Dans les rayons de lumière d’une lampe ou du jour

De l’aurore s’immisçant dans les percées d’un volet

Qui viendrait répandre une douce clarté

En tenant pour un temps l’obscurité en échec

Je pourrais regarder et ne désirer qu’une chose :

N’être rien moins qu’une de ces particules

Vivre la vie sans vouloir la changer

Y participer pas plus que tombe la pluie

Souffle le vent

Passe le temps…

Mais l’existence est une implication que l’indifférence ne peut effacer

Car on ne peut être en toute innocence

Et fuir les responsabilités de notre simple présence.

 

D’ailleurs un autre jour

Tu es assis seul dans un café

Tu regardes au dehors la rue s’agiter

Le vent balayer les feuilles de marronniers

Les gens passer

Puis ton verre

Puis de nouveau la rue

Puis de nouveau ton verre

Puis le cendrier…

Tu ne penses à rien.

 

La fumée de cigarette te pique les yeux

Tu sens cette odeur de bière et de tabac mêlés

Une main est abandonnée sur la table quand l’autre enlace ton verre.

Tu es un sujet regardant et peut-être même regardé

Tu es aussi ce passant

Tu es aussi ce client

Et tu seras l’absent…

 

Quand des pensées te viennent :

Il te souvient d’un jour passé…

Tu penses ensuite qu’il faudrait que tu rappelles cet ami que tu as négligé

Mais… le feras-tu vraiment ?

Enfin tu regardes ta montre et tu te dis qu’il te faut partir

Qu’il te faut y aller

Alors tu te lèves et tu rejoins la rue…

Tu es un sujet pensant et se déplaçant…

Souffrant et riant…

Tu es un sujet vivant.

 

Il y aura sans doute encore beaucoup de matins à vivre et de chemins à prendre

Des jours et des nuits ponctuées de nouveaux visages

Il y aura sans doute encore beaucoup de rires et de larmes sur mes joues

Creusant les sillons imperceptibles de l’âge…

Un corps souffrant et s’épanouissant jusqu’à l’épuisement…

Un corps debout dans la rosée d’une fraîche matinée…

Un cœur abîmé et battant dans la soirée d’une nuit étoilée…

Un cœur aimant ces moments de bien-être et de félicité

Il y aura sans doute encore beaucoup de pluie et d’odeurs de terre mouillée

Des rayons perçant la ramée d’un sous-bois automnal…

Des bruits de vent secouant les feuilles et les vagues d’une mer létale

Des silences reposants et angoissants…

Des solitudes

Il y aura sans doute ma peau frémissant au toucher

Des habitudes

Des joies

Des peines

Des haines

Et dans tes yeux aussi parfois

 

Autant d’instants qui font une vie

Et encore beaucoup de vies après la mienne

 

Des instants qu’il ne faudrait pas laisser

Dès lors que la mort viendra s’en charger…

© 2021 Andrea Maldeste

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