L'absente éthérée
Dans la chambre épuisée
De ta présence offerte
Emplie de ton absence muette
Indécemment silencieuse
Licencieuse étrangement
Suffocante de solitude forcée
Tes fragrances papillonnaient
Tels des phantasmes morts.
Des ectoplasmes en robes parées
De tes toilettes les plus belles.
L'estomac fixé sur des regrets cruels
Je les sentais voleter en me tourmentant presque
De ne point pouvoir effleurer ton corps.
Des fleurs séchées reposaient sur le lit
Juste un bouquet
De roses rouges fanées
Confondues aux broderies
Etendues dans les plis.
La taie d'oreiller portait ton empreinte
L'ondulation d'une chevelure défunte.
Simulacre de vie trépassait depuis
Dans de longs jours lardés d'ennuis
Sans bruit
Dans l'oubli des hier.
Des particules de poussières
Virevolter dans les rayons dorés
De la clarté
Que les persiennes filtrées.
Des molécules qui dérivaient
Comme une multitude serrée
Mais toi où était-tu ma décédée
Mon absente éthérée ?
L'odeur ne venait ma chair
Que de la balconnière
Dans laquelle reposaient
Quelques glycines blanches
D'un lancinant dimanche.