L'aède obscurcit
Non reprenons les artères d'ici :
L'artificier s'avance dans la poursuite de l'avant-peine
Il va éclore d'une multitude d'ombres du fond des corridors de sa boite crânienne
Derrière chaque fenêtre la tête contre les plaintes les mains entre ses peines
Des corps sous les décombres de nuitées écachées
De la naissance à nos morts
Tu t'endormais aux aurores t'en souviens-tu ma reine?
Chloroformée par des rites orphiques dans les feux des années
L'archet informe tendu vers toi nous moi
Te démontrer les vides entre mes doigts déviées
Mes vices entachés entre les interstices d'une existence cachée minée malmenée
N'as-tu pas vu les ombres? Je vais te les prouver…
Les ombres dansaient je crois sur les parois de verre d'un palais à Cythère
N'eussé-je rien vu
rien connu
rien vécu
je suis voyant vois-tu
Mais toi… tu n'as rien vu n'as-tu rien vu venir ??
Ils poursuivaient à deux leurs chagrins embrumés cheminant dans les jours d'opacités blessantes récurrentes et de matinées blêmes
Des schèmes adjurant leurs erreurs celées sous des débris déclos sous des tonnes de je t'aime amour désincarné et vidé de son sang
Par des palinodies presque toujours les mêmes
l'aède obscurcit avait abandonné ses subtils phonèmes
il va les retrouver d'ici ou d'ailleurs
il va les retrouver Sont-ils toujours les mêmes?
Avance-toi vers moi tends tes bras viens vers moi…
il me faut te re-cueillir
Je vais me re-saisir
ASSEZ! Reprenons les artères…